Мост Мирабо [билингва] (Аполлинер) - страница 17

Быть может на тебе ни пятнышка а я-то
В своем безумии порок в тебе клеймил
Я как сама Любовь глядел подслеповато
От слез бессонниц от волнения без сил

Vae soli

Hélas s'en sont venus à la male heure
Diogène le chien avec Onan
Le grimoire est femme lascive et pleure
De chaud désir avec toi maintenant
Or la bouche
Que voudrait ta caresse est lointaine
Des reines
Désirent entrer dans ta couche
Car delà le réel ton désir les brûla
Hélas tes mains tes mains sont tout cela
Et l'estampe est chair douce

Vae soli[6]

Увы в недобрый час предвестники тщеты
Явились Диоген[7] с Онаном[8]
О эта книга сладострастная как ты
С тобою плачущая о желанном
А все же
Как далеки от ласк твоих уста
Царица гордая и та
С тобой бы разделила это ложе
Горячкой твоего желанья налита
Увы но руки руки в них лишь пустота
И так гравюра с нежной плотью схожа

* * *(Il me revient quelquefois…)

Il me revient quelquefois
Ce refrain moqueur
Si ton cœur cherche un cœur
Ton cœur seul est ce cœur
Et je me deux
D'être tout seul
J'aurais voulu venir dans une ville et vivre
Et cela peut-être l'ai-je lu dans un livre
Que toujours il fait nuit dans la ville
Mais cela se songe seulement
Et je me voudrais fuir
Je voudrais l'inconnu de ce pays du soir
Je serais comme un aigle puisqu'il n'y aurait pas
De soleil à fixer
Que seuls fixent les aigles
Mais la nuit noire peut-être la lune maladive
Mais les hiboux des soirs
Ululant dans le noir
Mais cela se songe seulement
C'est pourquoi je me deux
Qui sait ce qui sera
Le grand sera toujours
Le vil sera toujours
La mort mourra toujours
Il ne faut pas
Sonder les devenirs
Même si nous pouvons
Savoir les avenirs
Il ne faut pas sonder les devenirs
Il vaut mieux vivre et jouir de la fraîcheur des soirs
Où l'on s'endort en rêvant aux delà sans espoir
Je n'avais qu'un cœur de chair
Et l'ai voulu porter
Porter en ex-voto
Mais j'en ai vu d'argent
D'argent sous les regards mornes
Des Notre-Dame
Et j'ai vu même alors
Des cœrs en or
Près des Sacré-Cœur de marbre
Des Sacré-Cœur de plâtre
Dans les cathédrales
Et je fus tout honteux
Et j'ai caché mon cœur de chair
Mon cœur vivant
Sanguinolent
Je suis sorti
Regardant avec effroi
Les cœurs d'or ou d'argent qui rutilent là-bas
Comme mon cœur m'embarrassait
Sous terre je l'ai enterré
Loin des moines passants
Et des églises
Jetez des iris noirs
Des iris noirs à pleines mains
Avec des lauriers-roses

* * *(Я порой вспоминаю забавный куплет…)

Я порой вспоминаю забавный куплет
Никуда от него не деться
Если сердце ищет другое сердце
То это сердце и есть то сердце
Вот и я раздваиваюсь
Ибо я одинок
Я хотел бы уехать в город далекий
И жить-поживать