Жизнь Шарлотты Бронте (Гаскелл) - страница 127

. Pierre l’Ermite était gentilhomme de Picardie, en France, pourquoi donc n’a-t-il passé sa vie comme les autres gentilhommes ses contemporains ont passé la leur, à table, à la chasse, dans son lit, sans s’inquiéter de Saladin, ou de ses Sarrasins? N’est-ce pas, parce qu’il y a dans certaines natures, une ardeur [un foyer d’activité] indomptable qui ne leur permet pas de rester inactives, qui les force à se remuer afin d’exercer les facultés puissantes, qui même en dormant sont prêtes comme Sampson à briser les nœuds qui les retiennent?

Pierre prit la profession des armes; si son ardeur avait été de cette espèce [si il n’avait eu que cette ardeur vulgaire] qui provient d’une robuste santé il aurait [c’eût] été un brave militaire, et rien de plus; mais son ardeur était celle de l’âme, sa flamme était pure et elle s’élevait vers le ciel.

Sans doute [Il est vrai que] la jeunesse de Pierre, était [fut] troublée par passions orageuses; les natures puissantes sont extrèmes en tout, elles ne connaissent la tiédeur ni dans le bien, ni dans le mal; Pierre donc chercha d’abord avidement la gloire qui se flétrit, et les plaisirs qui trompent, mais il fit bientôt la découverte [bientôt il s’aperçut] que ce qu’il poursuivait n’était qu’ une illusion à laquelle il ne pourrait jamais atteindre; il retourna donc sur ses pas, il recommença le voyage de la vie, mais cette fois il évita le chemin spacieux qui mene à la perdition et il prit le chemin étroit qui mene à la vie; puisque [comme] le trajet était long et difficile il jeta la casque et les armes du soldat, et se vêtit de l’habit simple du moine. A la vie militaire succéda la vie monastique, car, les extrêmes se touchent et chez l’homme sincère la sincérité du repentir amène [nécessairement à la suite] avec lui la rigueur de la pénitence. [Voilà donc Pierre devena moine!]

Mais Pierre [il] avait en lui un principe qui l’empéchait de rester longtemps inactif, ses idées, sur quel sujet qu’il soit [que ce fût] ne pouvaient pas être bornées; il ne lui suffisait pas que lui-même fût religieux, que lui-même fût convaincu de la réalité de Christianisme (sic) il fallait que toute l’Europe que toute l’Asie partageât sa conviction et professât la croyance de la Croix. La Piété [fervente] élevée par le Génie, nourrie par la Solitude fit natre une éspèce d’inspiration [exalta son âme jusqu’à l’inspiration] dans son ame, et lorsqu’il quitta sa cellule et reparut dans le monde, il portrait comme Moïse l’empreinte de la Divinité sur son front, et