Волшебная гора. Часть I (Манн) - страница 284

Прости, пожалуйста. А теперь позволь мне задать тебе очень важный вопрос и притом по-немецки. Когда я полгода назад отправился после обеда на осмотр… полгода назад… А ты еще оглянулась и посмотрела на меня, помнишь?

– Quelle question! Il y a six mois![188]

– Ты знала, куда я иду?

– Certes, c'etait tout a fait par hasard…[189]

– Ты узнала от Беренса?

– Toujours ce Behrens![190]

– Oh, il a represente ta peau d'une facon tellement exacte… D'ailleurs, c'est un veuf aux joues ardentes et qui possede un service a cafe tres remarquable… Je crois bien qu'il connaisse ton corps non seulement comme medecin, mais aussi comme adepte d'une autre discipline de lettres humaines.[191]

– Tu as decidement raison de dire que tu parles en reve, mon ami.[192]

– Soit… Laisse-moi rever de nouveau apres m'avoir reveille si cruellement par cette cloche d'alarme de ton depart. Sept mois sous tes yeux… Et a present, ou en realite j'ai fait ta connaissance, tu me parles de depart![193]

– Je te repete, que nous aurions pu causer plus tot.[194]

– A ты хотела бы этого?

– Moi? Tu ne m'echapperas pas, mon petit. Il s'agit de tes interets, a toi. Est-ce que tu etais trop timide pour t'approcher d'une femme a qui tu parles en reve maintenant, ou est-ce qu'il y avait quelqu'un qui t'en a empeche?[195]

– Je te l'ai dit. Je ne voulais pas te dire «vous».[196]

– Farceur. Reponds donc, – ce monsieur beau parleur, cet Italien-la qui a quitte la soiree, – qu'est-ce qu'il t'a lance tantot?[197]

– Je n'en ai entendu absolument rien. Je me soucie tres peu de ce monsieur, quand mes yeux te voient. Mais tu oublies… il n'aurait pas ete si facile du tout de taire ta connaissance dans le monde. Il y avait encore mon cousin avec qui j'etais lie et qui incline tres peu a s'amuser ici: Il ne pense a rien qu'a son retour dans les plaines, pour se faire soldat.[198]

– Pauvre diable. Il est, en effet, plus malade qu'il ne sait. Ton ami italien du reste ne va pas trop bien non plus.[199]

– Il le dit lui-meme. Mais mon cousin… Est-ce vrai? Tu m'effraies.[200]

– Fort possible qu'il aille mourir, s'il essaye d'etre soldat dans les plaines.[201]

– Qu'il va mourir. La mort. Terrible mot, n'est-ce pas? Mais c'est etrange, il ne m'impressionne pas tellement aujourd'hui, ce mot. C'etait une facon de parler bien conventionnelle, lorsque je disais «Tu m'effraies». L'idee de la mort ne m'effraie pas. Elle me laisse tranquille. Je n'ai pas pitie – ni de mon bon Joachim ni de moi-meme, en entendant qu'il va peut-etre mourir. Si c'est vrai, son etat ressemble beaucoup au mien et je ne le trouve pas particulierement imposant. Il est moribond, et moi, je suis amoureux, eh bien! – Tu as parle a mon cousin a l'atelier de photographie intime, dans l'antichambre, tu te souviens.