Cette politique réussit en fin de compte à Richelieu, mais les débuts de sa carrière furent très difficiles. Dénué d'argent et de forces militaires suffisantes, il a tenté malgré tout de fonder des grandes compagnies de commerce et d'intervenir à l'aide de la force armée dans le conflit de la Valteline. Ces tentatives s'avérant infructueuses, il lui fallut recourir à la diplomatie et aux réformes. Le traité de Monçon fut un traité séparé conclu secrètement avec l'ennemi principal, l'Espagne, aux dépens des alliés italiens de la France — Venise et Savoie. Il a permis à Richelieu de gagner du temps afin de se préparer au siège de La Rochelle.
Aux notables, convoqués en 1626, Richelieu a proposé un plan fort détaillé de réformes financières et autres. Il espérait trouver l'appui des cours souveraines (dont les membres étaient en forte majorité), indispensable pour l'enregistrement les édits touchant la création des compagnies de commerce et les mesures fiscales. Le point principal de ce programme était le rachat du domaine non à la manière de Sully (c'est-à-dire en 16 ans et sans débourser d'argent) mais pendant une période courte de 6 ans et à l'aide de fonds suffisants prêtés par les villes et le clergé moyennant intérêts légaux. Par ce moyen le gouvernement espérait avoir, après ce terme, des revenus suffisants et stables.
Les autres réformes prévoyaient la création de la marine ainsi que des compagnies de commerce et le répartissement de l'armée dans les provinces à charge de cellesci.
Le résultat des débats ne fut pas satisfaisant pour le gouvernement. Les notables avaient refusé l'emprunt espéré; ils proposèrent de racheter le domaine à l'aide d'une rente à 6.25 % jusqu'au remboursement total du capital engagé, c'est-à-dire en 16 ans. Ils consentirent à répartir l'armée dans les provinces mais à condition que celle-ci devraient payer un tiers seulement des dépenses. Ils approuvèrent la création de la marine, mais d'une manière abstraite, sans indiquer les ressources financières.
En outre les nobles et les officiers profitèrent de l'assemblée pour présenter au roi leurs requêtes et articles. Les nobles répétèrent les doIéances de leur chambre aux Etats-Généraux de 1614–1615; les parlements protestèrent violemment contre les intendants de justice en réclamant leur renvoi.
L'assemblée n'a donc profité ni au pays, ni au gouvernement. Le projet financier tomba par le fait des officiers, mécontents à cause des intendants et de plusieurs emprunts forcés. Aux projets touchant la marine et le commerce ils ont donné un appui tout formel, laissant le gouvernement à ses propres ressources. Les trois états tâchaient, chacun à sa manière, de tirer le pays en arrière. Les prélats n'approuvaient pas le gallicanisme, c'est-à-dire l'église nationale. Les nobles d'épée réclamaient obstinément la première place pour leur état sans comprendre que cette perspective était déjà fermée. La noblesse de robe, la plus riche et la plus influente de tous, devenait réactionnaire elle aussi. L'assemblée des notables fut pour les parlements le commencement de leur opposition à la politique centralisatrice de l'absolutisme. Tout en ayant des liens de classe indissolubles avec le gouvernement, ces ordres privilégiés accentuaient de plus en plus leurs intérêts de caste, réactionnaires pour la plupart, et qui entravaient le progrès économique et social du pays.