Un des traits les plus saillants des guerres civiles des années 1614–1629 consiste en ce qu elles se sont passées dans une forme presque pure de la lutte du gouvernement contre les états réactionnaires et les huguenots. Les soulèvements populaires de cette période ne peuvent pas entrer en comparaison par leur nombre et leur étendue avec celles du XVIe siècle et surtout des années 1630–1650. On peut expliquer ce phénomène par l'accroissement relativement faible des impôts avant 1630. La guerre civile obligeait le gouvernement à une certaine modération dans la politique fiscale.
Les particularités de l'évolution économique, sociale et politique de la France pendant la période étudiée, provenaient de ces mêmes circonstances qui ont déterminé le caractère et le rythme de son développement capitaliste. Le pays classique du féodalisme ne pouvait ni surmonter promptement son passé à la manière de la petite Hollande (qui en était chargée médiocrement), ni suivre l'exemple de l'Angleterre avec son rythme rapide de l'évolution agraire capitaliste, sa «gentry» vraiment bourgeoise, sa puissance navale etc. La bourgeoisie française a dû passer par une période économiquement et politiquement fort difficile.
Les années vingt du XVIIe siècle ont joué un rôle important dans révolution de l'absolutisme en France. C'est au génie de Richelieu qu'on attribue habituellement le «retour à la politique forte d'Henri IV». En fait, la nouvelle étape s'ouvre non pas en 1624, mais en 1620, avec la victoire de Ponts-de-Cé, à la veille des campagnes militaires contre les huguenots. Elle a été déterminée par la défaite de l'aristocratie, ce qui a permis au gouvernement de commencer la lutte contre la «république huguenote». Luynes en a pris l'initiative, mais c'est Richelieu qui l'ait menée jusqu'à la fin.
L'auteur étudie d'une manière très détaillée les événements compliqués des années 1621–1624, qui précédèrent l'arrivée de Richelieu au pouvoir. En examinant le régime financier de La Vièuville et le système de la dette publique dans son entier, l'auteur arrive à la conclusion que c'étaient principalement les campagnes militaires qui ont causé l'énorme déficit de 1622. Le régime d'économie introduit par La Vieu-ville tendait à l'affermissement du budget en retranchant les garnisons et les pensions. Mais le crédit public étant devenu déjà une condition sine qua non de l'existence même de l'Etat absolutiste, il fallait assurer d'une certaine manière les intérêts des créditeurs de la couronne. Cette politique était appuyée par Louis XIII et le mécontentement de la noblesse d'épée et de l'aristocratie fut réduit à rien. La chute de La Vieu-ville a été causée par son échec dans les affaires diplomatiques. Quoiqu'il ait suivi la politique déjà traditionnelle dirigée contre la maison d'Autriche, ses défauts — manque de souplesse et de clairvoyance — l'empêchèrent de la réaliser avec succès.