Том 25. От царствования императора Петра III до начала царствования императрицы Екатерины II Алексеевны, 1761–1763 гг (Соловьев) - страница 210


8) От той же к тому же. A Peterhof 6 juillet 1763. Monsieur le Comte Kayserling. Ensuite de vos rapports secrиts adressйs а moi en propre, je vous ai fait connaоtre mes intentions que je ne veux ni ne puis statuer d'autre йpoque que la mort du roy de Pol. pour donner la main а la confйderation de ce pays lа. Je ne m'йtonne pas cependant de l'impatience que mes amis font voir par leurs demarches empressйes, afin d'amener les affaires а ce dйnouement avant le terme, leur intйrкt est si grand et leurs vues sont si importantes que s'ils y parviennent, ils seront xcusables aux yeux du public dans tous les moyens. Il n'en est de mкme а mon йgard, ma vraie gloire souffrira sans doutfr si je vais contribuer au dйtrфnement d'un prince voisin et ami et cela pour aucune autre cause que sa trop grande confiance peut-кtre dans un ministre fourbe et faible (qui est mкme au bord du tombeau) qui est autant tйmйraire dans les entreprises que lвche dans leur execution. Mais commencer la confйderation et la faire durer jusqu'а sa mort, se terns indeterminй ne pourra-t-il pas absorber chez moi des sommes d'argens si considйrables et altйrer et varier tout mon crйdit et l'influence chez les autres, que sыrement on aura de la peine а йvaluer le prix de l'un et de l'autre par cet avantage que mon empire doit se promettre par la suite de l'йlection d'un roy national, au reste je ne crois pas avoir besoin а vous parler ici de la nature politique relative а mon empire d'une confйderation courte qui se termineroit par le retablissement du bon ordre dans les affaires intйrieures du pays (si tout est que cet ordre en effet peut avoir lieu dans un gouvernement comme celui-lа) je vous connais trop M-r le comte Kayserling pour un ministre йclairй et fidиle pour que je puisse me douter un instant de votre zиle et votre pйnйtration pour l'intйrкt autant principal que permanent de mon empire; car ce n'est pas sans doute cette sorte de despotisme casuelle d'un parti soutenu par des intrigues et des ressources de sa cour que puisse se former а la fin un gouvernement monarchique qui est un objet d'alarmes seui et vrai pour des voisins, ainsi ne doit-on point regarder ce despotisme prйsent plutфt comme la perpetuitй d'une anarchie fondйe dans le principe de leur forme de gouvernement que comme un acheminement rйelle а un йtat regulier de la nation. J'ai voulu vous indiquer ces considйrations primitives uniquement pour votre propre direction afin que vous puissiez reconnoоtre mes principes sur lesquels je vous ai envoyй les derniers ordres de ma main, de retenir mes amis de la confйderation prйmaturйe en leur donnant en mкme tems des assurances les plus positives que nous les soutiendrons fidиlement en tout ce qui est raisonnable jusqu'au terme de la mort du roy, auquel terme nous agirons sans doute en leur faveur. J'ai cru d'autant plus nйcessaire de vous faire cette lettre que j'ai vue dans votre dйpкche adressйe au collйge sous N 47 du 9/20 de ce mois que le parti mal intentionnй se donne beaucoup de mouvement pour exiger un armement entre eux et dans leurs troupes, quand je confronte cet avis avec celui que vous m'aviez donnй dans votre derniиre relation, adressйe а moi en propre et qui est que nos amis s'arment et enrфlent le monde avec autant d'ardeur et d'empressement comme s'ils avoient dйjа mon consentement positif а former la confйderation sur le champ, je trouve assez vraisemblable que les premiers ayent cru y кtre agacй d'avantages par cette ardeur inconsiderйe des nфtres. L'entrйe prйsente en Pol. de mes quatres regimens peut occasionner encore plus de fermentation dans les esprits, surtout relativement aux marches et а la conduite de ces troupes que vous avez а diriger en consйquence de mes ordres. Ainsi je trouve bon de vous prйscrire que vous ayйs a diriger l'un et l'autre avec toute la prudence et la sagacitй que je vous connais, en vous contentant d'adoucissement de ceux qui peuvent se trouver vйritablement insupportables pour les bien-intentionnйs dans la conduite du tribunal de Vilna, afin que cet expйdient que nous avons accordй a leur sollicitation n'excйde point notre intention qui est de ne point laisser venir leurs affaires а une rupture ouverte avant notre terme, et pour cette fin je veux que vous abregiez le sйjour de mes regimens dans ce pays-lа autant, qu'il vous sera possible et que vous leur fassiez prendre le chemin le moins affectй pour leur retour dans leur quartier. Vous sentirez bien vous mкme que tout ce que je vous prescris ici n'est que pour prйvenir une confйderation contraire а mes intйrкts.