Дамы без камелий: письма публичных женщин Н.А. Добролюбову и Н.Г. Чернышевскому (Вдовин) - страница 118

Ты поработаешь весь день при мне[344], а ночью я лягу спать под кроватью, а ты сверху. Наверное, эта идея тебе не кажется хороша, ну, там видно будет.

Так до свидания, до скорого! Целую тебя в губы дважды,

Эмилия.
№ 58

<между 19 и 29 ноября 1860 г., Париж>[345]


Mon cher ami, j’ai vraiment beaucoup de malheur. Dimanche je me suis trouvée indisposée. Je suis restée chez moi, je n’ai pas pu sortir. Je ne sais pas comment faire, je n’ai pas d’argent du tout. Mon billet échut demain. La fin du mois on va me faire des frais. Comment faire? Je m’adresse à toi, mon ami, ne pouvant pas m’adresser à un autre. Si tu étais venu chez moi je te pourrais demand[er], maintenant j’apprends avec chagrin que tu es malade. Je t’en prie, mon ami: si tu peux me venir en aide, fais-le. Je suis vraiment désolée, vu que je connais ta position. J’ai dépensé ce que tu m’as donné. J’aurai besoin: si tu peux m’avancer 1080 francs? Tu sais ce que j’ai engagé. Je veux garder ton bracelet, je n’ai plus que cela. Je suis fâchée que tu sois malade, et moi aussi. Viens me voir si tu le peux. Je ne garde pas le lit mais cela ne vas [va] pas bien peut-être que demain cela ira mieux. Mon ami, ne sois pas fâché contre moi, je ne peux pas faire autrement. Je voudrais avoir une autre vie. Je le désire de tout mon cœur. Je t’embrasse, à bientôt,

Émilie.

РО ИРЛИ. Ф. 97. Оп. 2. Ед. хр. 123. Л. 26 об–27 об.


Перевод:

Мой дорогой друг, у меня случилась большая беда. В воскресенье я была нездорова, осталась дома, не могла выйти. Не знаю, как быть, у меня совершенно нет денег. Моя закладная[346] заканчивается завтра, в конце месяца с меня спросят денег. Как быть? Обращаюсь к тебе, мой друг, поскольку не могу обратиться ни к кому другому. Если бы ты пришел ко мне, я могла бы тебя попросить. Теперь я с сожалением узнаю, что ты болен. Прошу тебя, мой друг, если ты можешь помочь мне, сделай это. Мне действительно очень жаль, тем более что я знаю, в каком ты положении. Я потратила то, что ты мне дал, и буду нуждаться. Можешь ли ты выдать мне вперед 1080 франков? Ты же знаешь, чтό я заложила. Я хочу сохранить твой браслет[347], больше у меня ничего нет. Мне досадно, что ты болен, и я тоже. Приходи ко мне, если можешь. Я не лежу в постели, но чувствую себя дурно, быть может, завтра будет лучше. Не обижайся на меня, мой друг, я не могу поступить иначе. Я хотела бы жить по-другому, желаю этого всем сердцем. Целую тебя, до скорого,

Эмилия.
№ 59

<Между 27 и 29 ноября 1860 г.>, Париж[348]


Paris, 3 heures après midi


Mon cher ami,

je viens de recevoir ta lettre et je m’empresse de te répondre à ta bonne petite lettre qui m’a fait plaisir de recevoir de tes nouvelles, malgré qu’elles étaient bien tristes. Tu te trompes, mon ami, tes rêves n’étaient pas vrais. Jeudi la nuit je n’étais pas dans les bras d’un autre car j’ai passé ma nuit bien triste seule à penser à toi malgré que j’ai sortie le soir. Je t’ai écrit ce matin, tu recevras ma lettre aussitôt ton arrivée à Genève. Tu me demande[s] si j’ai eu quelques difficultés pour mon billet. Oui, un peu. J’ai encore été obligé d’aller au mont-de-piété. Je ne pouvais pas faire autrement. Que veux-tu? Cela ne sera pas toujours la même chose, je l’espère. Et toi, mon ami, ne te chagrines pas trop! Je pense beaucoup à toi. Ainsi ne pense plus à ses vilains rêves. Tu sais bien que je suis incapable de prodiguer mes caresses à un autre quand je pense à toi. Si je les ferai [faisais] elles ne ser[aie]nt pas vraies. Ainsi, mon ami, ne te désespère pas, pense toujours à ton Emilie qui t’aime et ne t’oubliera pas. Marie se joint à moi pour te le dire. Ne t’inquiète pas pour ma santé, je me porte bien, et fait [fais] en sortes qu’il en soit de même pour toi. C’est ton Emilie qui te le demande.