Дамы без камелий: письма публичных женщин Н.А. Добролюбову и Н.Г. Чернышевскому (Вдовин) - страница 124
Эмилия Телье.
24 декабря <1860 г.>, Париж
Paris, le 24 décembre
Mon cher ami, ta dernière lettre était triste à faire mourir. Tu me dis dans ta dernière lettre qu’une femme doit établir la marchandise parce qu’elle-même est une marchandise. Mais tu as ue [eu] tor [tort] de me dire cela. Au moi [moins] j’étais déjà assez malheureuse sans cela. Mon cher ami, j’ai eu tort de t’aimer car avant j’étais très tranquille, maintenant je suis comme une âme en peine.
Enfin, je ne veux pas te traiter davantage avec mes plaintes. Je vais faire tout mon possible pour t’oublier. Je désire avant toute chose que tu fasses tant [tout] ton possible pour te guérir. Maman n’est pas fâchée après toi. Au contraire, elle te plaint de tout son cœur. Moi, je vais me jeter dans le tourbillon des bals masqués. Peut-être c’est le meilleur moyen de t’oublier. Adieu, mon ami, peut-être pour toujours! Je t’embrasse du plus profond de mon cœur, maman te serre les mains.
РО ИРЛИ. Ф. 97. Оп. 2. Ед. хр. 123. Л. 18–18 об.
Перевод:
Париж, 24 декабря
Любезный друг мой, твое последнее письмо меня огорчило до смерти. Ты мне говоришь в своем последнем письме, что женщина должна торговать, потому что она сама и есть товар. Зачем же ты так несправедлив ко мне, я и без того уж настрадалась. Мой любезный друг, моя любовь к тебе была ошибкой, потому что раньше я была спокойна, а теперь я словно страждущая душа.
В конце концов, я не хочу надоедать тебе своими жалобами, я сделаю все возможное, чтобы забыть тебя. Больше всего я хочу, чтобы ты изо всех сил постарался вылечиться. Мама не злится на тебя. Наоборот, она искренне жалеет тебя. Я же окунусь в водоворот балов-маскарадов. Может быть, это лучший способ тебя забыть. Прощай, мой друг, может быть, навсегда! Целую тебя от всего сердца, мама жмет тебе руку.
14 января <1861 г., Париж>
Chez moi, le 14 janvier
Mon cher ami, tu ne saurais croire combien ta lettre me fait du bien. [Dans] la dernière lettre que tu as reçu de moi je te disais que je ne voulais plus t’écrire parce que tes lettres me faisaient trop souffrir. Mais après, moi, j’aurais bien voulu t’écrire de nouveau mais je n’avais plus ton adresse. Et ce matin quand je me suis levée maman m’a donné ta lettre. Tu ne saurais croire combien mon pauvre cœur sait [s’est] senti bat[t]re. Ainsi tu me dis que tu vas beaucoup mieux. Je suis très heureuse pour toi, et cela fait beaucoup de bien à moi. Ainsi ce que je demandais avant tout c’était ta guérison. Tu dis que tu m’aime[s] plus autant. Tant mieux, mon ami, ou tu me dis que tu m’aime[s] d’une grande amitié. Moi, je voudrais bien qu’il en soit de même pour moi. Je t’aime toujours. Autant l’amour que j’ai pour toi ne s’oublie pas. Et je crois que tu m’aimeras toujours autant. Tant pires [pis] pour moi car je suis très malheureuse. Dans ma dernière lettre je te disais que les bals masqués me distraire [distraient] mais pas du tout. Au contraire, quand je suis aux bals je m’assois sur ma banquette et je regarde la foule presque sans voir. Je ne suis plus du tout la même femme puisque jusqace [jusqu’à ce que] femmes qui me demandent ce que j’ai, mais tu comprends bien que je ne leurs [leur] dis pas. Elles se moqueraient de moi.