De cette division du parti il résultait une opposition parfois manifeste de la bourgeoisie huguenote contre les nobles et les chefs de guerre du parti même au temps' de guerre ouverte contre le roi.
Ces contradictions internes affaiblissaient considérablement les huguenots d'autant plus que les masses populaires des villes étaient loin d'appuyer toujours et partout les chefs du parti, nobles ou bourgeois. La plèbe se trouvait dans une position particulièrement difficile et complexe. Les riches bourgeois l'exploitaient en tant que population ouvrière et urbaine dénuée de tous les droits, ce qui la portait parfois à suivre les actions et les exhortations démagogiques des nobles dans leur lutte contre la bourgeoisie. Il arrivait parfois que les villes devenaient l'arène des complots, tant nobles que bourgeois, tendant à concentrer toute la puissance dans les mains d'un groupe quelconque.
En fin de compte le succès de l'absolutisme a contribué au désastre presque complet de la force militaire de l'aristocratie féodale (l'insurrection de Montmorency et «la Fronde des princes» furent ses derniers efforts désespérés), ce qui était le but principal du gouvernement. Ce succès a profité aussi à l'évolution capitaliste du pays en rendant égaux, dans une certaine mesure, les bourgeois français en tant qu'industriels et marchands soumis à la loi d'égalité des concurrents capitalistes. L'unification politique et administrative en fut accrue, renforçant les positions de la bourgeoisie et de l'Etat absolutiste. Au début des années 1630, les groupes sociaux les plus réactionnaires ainsi que «la république huguenote», dénuée d'homogénéité sociale et incompatible avec l'Etat national centralisé, avaient quitté la scène politique.
Il est à noter que, par leurs traits les plus caractéristiques, les guerres civiles des années 1614–1629 ont été l'expression originale de l'évolution capitaliste de la France. Les éléments nouveaux dans l'économie et dans la structure sociale avaient aidé l'absolutisme à devenir suffisamment fort, de sorte que la lutte des groupes réactionnaires avait été et sans succès. Autrement, l'aristocratie aurait acquis la prépondérance politique à l'aide d'une simple révolution de palais, assez fréquente en ce temps. Dans ce cas «l'Etat huguenot» aurait pu profiter lui aussi, en obtenant une autonomie de fait. Il en aurait résulté le retardement du processus de la consolidation nationale ainsi que de révolution capitaliste.
Les états réactionnaires et la république huguenote, incapables d'obtenir la victoire, contrecarraient par leur lutte à main armée le développement économique du pays en épuisant les ressources matérielles tant directement — ruinant pendant la guerre les villes et les campagnes, qu'indirectement — contribuant à l'accroissement des impôts.